- sépia
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• 1804; it. seppia, lat. sepia « seiche »1 ♦ Zool. Liquide noirâtre sécrété par la seiche.2 ♦ Matière colorante d'un brun très foncé (d'abord extraite du liquide de la seiche), employée dans les dessins, les lavis. — En appos. De vieilles photos (couleur) sépia.♢ (1831) Dessin, lavis exécuté avec cette matière. Des sépias.sépian. f.d1./d ZOOL Matière colorante brun-noir sécrétée par la seiche pour se dérober à la vue de ses prédateurs.d2./d Liquide colorant brun foncé.d3./d Dessin, lavis exécuté avec la sépia.⇒SÉPIA, subst. fém.A. — ZOOL. [N. sc. de la seiche] Nous n'oserions plus, après lui [Marcel Proust], toucher à ces êtres pourchassés, soigneux de brouiller leur trace et de propager à chaque pas leur nuage individuel, comme fait la sépia (COLETTE, Ces plais., 1932, p. 186).B. — 1. Substance colorée, de teinte brune, extraite d'une poche de la seiche et qui est utilisée pour le dessin au lavis. Bâton, crayon de sépia; passer un dessin à la sépia. La sépia employée par les aquarellistes est fournie par la vessie d'un petit mollusque, la seiche (sépia). Elle est d'un ton plus ou moins chaud, selon qu'elle est naturelle ou colorée (ADELINE, Lex. termes art, 1884).— Empl. adj. De la couleur de cette substance. Couleur, teinte sépia. Cet artiste traite surtout des paysages et des marines, animés de quelques scènes dans le style de Watteau, de Boucher ou de Vernet, en divers camaïeux fort délicats: vert, sépia, rose, bleu (G. FONTAINE, Céram. fr., 1965, p. 64).2. P. méton. Dessin exécuté avec cette matière. Vous ne faites que des sépias. Le tableau de David n'est pas autre chose (DELACROIX, Journal, 1857, p. 8). Ce qui est vrai pour un objet de quelques centimètres est vrai pour une figure ou un paysage. Un visage de Vinci ou de Rembrandt, aux incalculables variations de valeurs, le prouve autant que les sépias d'après nature de Lorrain ou du Poussin (Arts et litt., 1935, p. 30-8).Prononc. et Orth.:[sepja]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. I. [1665 ceppia « seiche » cité comme un mot gr. (M. THÉVENOT, Relation d'un voyage fait au Levant, p. 157 d'apr. R. MONNOT ds Fr. mod. t. 21, p. 139)] 1791 seppie (VALM., s.v. seche); 1832 sépia (RAYMOND). II. 1804 « liquide noirâtre produit par la seiche et qu'on emploie en peinture » (DUMÉRIL Hist. nat., p. 184, 488); 1839 « dessin fait à la sépia » (BALZAC, Curé vill., p. 34). I empr. au lat. sepia « sèche », aussi « encre produite par cet animal » en lat. d'époque impériale. Il serait empr. à l'ital. seppia (FEW t. 11, p. 478; HOPE, p. 450) dont la forme a pu aussi influencer les graphies en -pp- du fr. Fréq. abs. littér.:35.sépia [sepja] n. f.ÉTYM. 1804; ital. seppia, du lat. sepia, nom scientifique de la seiche.❖1 (1835; 1791, seppie). ⇒ Seiche.1 (…) la Providence n'a oublié personne : si elle a donné à la sépia (poisson de l'Adriatique) cette couleur noire qui lui sert à produire un nuage au sein duquel elle se dérobe à son ennemi (…)Balzac, Physiologie du mariage, Pl., t. X, p. 720.2 Liquide noirâtre sécrété par certains mollusques céphalopodes (seiche…).3 (1804). Matière colorante d'un brun profond (d'abord extraite du mollusque) servant à exécuter des lavis, à rehausser des dessins (cit. 1). || Bâton, crayon de sépia.1.1 (…) on écrit avec des roseaux et une sorte de sépia qui peut s'effacer facilement.E. Delacroix, Journal 1823-1850, 28 avr. 1832, t. I, p. 183.4 (1838). Dessin, lavis exécuté avec cette matière (→ Laver, cit. 8). || Une sépia de l'époque baroque.2 Ces égouts débordent la ville jusqu'à des profondeurs bibliques, comme Jean Valjean dépasse l'homme, mais le perd. Ce qui, dans Les Misérables échappe aux sépias fantastiques de Hugo, vient du Balzac qu'aurait dû illustrer Daumier (…)Malraux, l'Homme précaire et la Littérature, p. 112.
Encyclopédie Universelle. 2012.